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47 result(s) for "Schmitt, Éric-Emmanuel. L"
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Les peurs en écriture 1. La peur de l’inconnu
D'un poîfit de vue anthropologique, la peur est un cadeau offert par la nature aux bipèdes sans plumes, ni griffes, ni crocs que nous sommes: elle mobilise nos forces et nous permet soit de fuir, soit de combattre. Mais il y a aussi des vies gâchées, soit par l'absence totale de direction, soit à l'inverse par l'entêtement à écrire, qui finit par s'épuiser en œuvres médiocres. Je ne m'adresse ici qu'à ceux qui ressentent ce frisson afin qu'ils 'emploient à bon escient. On n'écrit pas pour communiquer sa pensée, mais pour la découvrir et la transformer en objet: c'est un rendez-vous avec l'inconnu. L'auteur, en prenant la plume, saventure au-delà du confort, il quitte sa conscience claire, son illusion de maîtrise, et savance vers quelque chose qui reste à dévoiler, quelque chose qui apparaît mais demeure en grande partie caché, une lumière derrière une porte, bref, un mystère. L'expérience ne m'aide qu'à avoir confiance dans le risque. Pour reprendre les catégories d'Aristote, je dirais que le courage ne constitue pas l'absence de peur, mais la juste mesure devant la peur, ce milieu entre deux défauts, l'intrépidité et la couardise.
Le moral de l’écrivain
Car, s'il s'agissait de cette dernière, je ne pourrais employer que le pluriel - les morales -, tant cette grande dame change de visage à chaque plume. Aucun lien entre celle de Voltaire et celle de Bernanos. Chaque écrivain possède son champ d'élection, là où il exulte d'emblée: l'un adore inventer, l'autre préfère décrire, celui-ci excelle dans le dialogue, celui-là savoure l'art délicat de la relecture.
Le roman sans intrigue
L'ATELIER D'ÉCRITURE Maupassant doit étre placé aux cótés des météores, tels Mozart ou Schubert, car il appartient au cercle des artistes qui ont produit une ceuvre riche et abondante en une période remarquablement courte. La préface de son quatrième roman, Pierre et Jean, chef-d'œuvre parmi les chefs-d'œuvre, constitue l'exception. Elle mérite qu'on s'y attarde tant elle éclaire l'art de la narration.
Lorsque le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt
L'image nous invite à dépasser les concepts ou les symboles, lesquels servent uniquement de support à la compréhension. Appliquons cette métaphore à la littérature, car elle éclaire le travail de l'écrivain. Ils ne commentent pas, ne philosophent pas, s'absentent autant que possible et refusent d'attirer l'attention sur leurs formulations. Les Américains, sous l'influence du cinéma, ont poussé ce retrait à l'extrême, tel William Faulkner dans Des souris et des hommes ou J. D. Salinger dans ses nouvelles. Cependant, quelques auteurs n'hésitent pas à agiter le doigt, détournant ainsi l'attention de la lune. « Lecteur, qui m'empêcherait de jeter ici le cocher, les chevaux, la voiture, les maîtres et les valets dans une fondrière? Mon conseil : décidez dès le départ si vous bougez le doigt ou non, si vous attirez l'attention sur l'écriture du récit ou si vous choisissez de disparaître.
Du statique au dynamique: l’art de raconter
L'ATELIER D'ÉCRITURE ÉRIC-EMMANUEL SCHMITT DE L'ACADÉMIE GONCOURT Raconter, qu'est-ce sinon l'art de passer de l'immobilité au mouvement? Son influence causera une insurrection majeure contre ce travail inhumain, bouleversant l'existence de toute la communauté. Ainsi les romans policiers démarrent-ils par un crime qui lance la quête de vérité; l'élément perturbateur précède dans le récit des péripéties qui l'ont provoqué, voire l'exposé de la situation, car le détective ou l'inspecteur ne reconstituera qu'ensuite le monde de la victime.
Les incipit d’une rentrée littéraire
Jinsiste sur le terme « reçois », car prétendre les lire tous relève de lillusion, du mensonge ou de la fanfaronnade. Cette année, les vendanges mont enchanté et je souhaite vous présenter quelques incipit de saison qui vous permettront dappréhender lart du commencement. « Jai reçu lappel vers quatorze heures, je venais de rentrer, javais encore mon manteau sur le dos et mon sac contre la hanche, lourd, une pierre, je lai fouillé sans trouver mon portable, jai mêmefi ni par le vider sur la table de lentrée qui nous sert de dépotoir, mais rien, je me suis figée, [...] et là, une fois assise, jai écouté celui qui, usant du parler neutre et factuel propre à ceux qui appliquent des procédures, mintimait de me présenter au commissariat du Havre: nous aimerions vous entendre dans le cas dune affaire vous concernant. » Certains incipit correspondent à 1« attaque en falaise » - Péguy - car ils prennent laction en route.
Les trois sortes d’écrivain
Cependant, en examinant la relation entre leur plume et leur cerveau, on parvient à discerner trois sortes d'écrivain: ceux dont le cerveau devance la plume; ceux dont le cerveau chemine à la même allure que la plume; ceux dont la plume précède le cerveau. Pour ma part, je suis de ceux dont le cerveau devance la plume. Chez ceux dont le cerveau devance la plume, le texte généré possède une consistance organique imparable, une force et une rondeur, mais il peut filer à trop vive allure, privilégiant l'ensemble sur le détail, sacrifiant le repos au mouvement, l'art à l'élan. Par contre, à l'occasion, celui-ci reste bref, un peu court de souffle, antidramatique, gâté par des minauderies, des redondances, des préciosités ou des formulations obscures.